Ce réseau est resté totalement inconnu du grand public pendant plus de 40 ans. C’est en 1988 qu’un journaliste écossais, Duncan Campbell, dévoile le projet Echelon, dans un article intitulé « Somebody’s listening »2. À l’époque, celui-ci ne fait pas grand bruit et les médias s’y intéressent peu.

En 1995, le gouvernement canadien reconnaît l’existence d’une collaboration internationale dans l’échange de renseignements extérieurs, suivi en mars 1999 par l’Australie qui affirme que son gouvernement « coopère effectivement avec des organisations équivalentes d’espionnage des signaux outre-mer sous l’égide de l’alliance UKUSA »1.

En 1996, le journaliste néo-zélandais Nicky Hager publie son livre Secret Power, détaillant la participation néo-zélandaise au réseau. Parallèlement, les affaires d’espionnage économique se multiplient (Thomson-CSF, Airbus, AT&T, etc.).

Trois ans plus tard, les premières preuves écrites sont découvertes par des chercheurs de l’université George-Washington (Washington). Deux documents déclassifiés par la NSA ont été découverts, l’un datant du 3 septembre 1991 qui précise la mission du centre de surveillance électronique de Sugar Grove en Virginie, l’autre du 15 juin 1995 relatant l’activation de certains centres d’interception sur les bases aériennes américaines. La NSA a toujours nié cette alliance.

Le Parlement européen demande ensuite au STOA plusieurs rapports sur l’existence d’Echelon et les moyens techniques et juridiques de protection contre cette forme d’espionnage électronique, qui seront notamment rédigés par Duncan Campbell, Franck Leprevost et Chris Elliot.